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Vers une équipe Scrum efficace – La satisfaction interne et externe de l’équipe

 Sabrina Ferlisi

Cet article met en évidence l’importance du moral de l’équipe et de la satisfaction des parties prenantes.

Cette série d’articles aborde les facteurs qui sont déterminants pour qu’une équipe Agile soit efficace selon une étude scientifique. Le premier article abordait l’axe de l’Amélioration continue, le deuxième parlait de l’Autonomie de l’équipe, le troisième du Soutien du management et le quatrième des mises en production. À chaque fois, pour ancrer ces concepts dans des éléments tangibles, je les présente dans le contexte d’une équipe Scrum, située à la fois en Suisse et au Portugal, qui développe un produit informatique et que j’accompagne en tant que Scrum Master.

Dans cette cinquième partie de notre série d’articles, nous abordons deux aspects fondamentaux de l’efficacité d’une équipe Scrum : le moral de l’équipe et la satisfaction des parties prenantes. Ces éléments, bien que souvent considérés séparément, sont intimement liés et essentiels pour atteindre l’excellence dans nos produits.

Le moral de l’équipe

Le moral est fortement lié aux aspects vu dans les précédents articles : le soutien du management, l’amélioration continue, la confiance dans l’équipe, … Notre équipe maintient globalement un bon moral. La cohésion et le respect mutuel entre les membres, combinés à un rythme de travail soutenable, constituent la clé de notre bien-être. Nos voyages réguliers entre le Portugal et la Suisse, qui ont lieu deux fois par an, jouent un rôle crucial dans le renforcement de nos liens. Ces moments conviviaux également hors du contexte professionnel sont précieux pour nous tous.

Cependant, le gros programme dans lequel nous sommes embarqués présente des défis qui pèsent sur notre moral. Si d’un côté, ce programme nous apporte des challenges techniques stimulants et l’opportunité de travailler avec de nouvelles technologies, d’un autre côté, l’organisation générale actuelle tend à diminuer notre enthousiasme. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation :

  • L’ajout de couches managériales supplémentaires, qui contrôlent davantage nos actions sans pour autant favoriser un environnement propice à l’expérimentation et au courage.
  • Des deadlines arbitraires, déconnectées de notre réalité, qui ont tendance à nous décourager plutôt qu’à nous motiver.
  • Des dépendances multiples avec d’autres équipes et projets, rendant notre travail plus complexe et moins fluide.
  • Une rigidité dans les outils utilisés pour mesurer nos performances, dont la pertinence nous échappe parfois.

La satisfaction des parties prenantes

D’une manière générale, nos parties prenantes sont satisfaites de notre travail. La qualité de ce que nous livrons répond à leurs attentes, et les retours lors des revues de sprint sont positifs. Toutefois, le fait de travailler pour différentes parties prenantes, chacune avec ses propres attentes, peut parfois créer des tensions. Notre priorité étant le programme, nous nous retrouvons à jongler entre cette grande mission et les demandes ponctuelles d’évolution, ce qui peut laisser certaines parties prenantes sur leur faim.

Ce qui frustre le plus notre équipe, c’est le manque de contact direct avec nos utilisateurs finaux. Nous bâtissons nos stratégies sur les hypothèses et les besoins de nos parties prenantes internes, sans toujours avoir la certitude de l’impact réel de notre travail sur les utilisateurs. Cette distance nous prive d’une compréhension profonde de la valeur réelle de nos solutions.


De mon point de vue, pour relever ces défis, il est essentiel de :

  • Approfondir la compréhension du management sur les fondements de l’agilité, tels que l’incertitude et la complexité. Cette prise de conscience devrait ouvrir le dialogue sur les approches de gestion adaptées aux environnements complexes, influencer positivement la fixation des deadlines, et affiner la vision stratégique globale.
  • Améliorer les canaux de communication entre les équipes pour transcender le silotage et minimiser les dépendances. Adopter une vision stratégique claire à l’échelle du portefeuille pourrait également atténuer les problématiques liées aux interdépendances.
  • Partir en production, comme déjà souligné dans l’article sur la Mise en production et le Refinement Agile. Il n’y a que de cette manière que l’équipe pourra être efficace ! Sans mettre le produit dans les mains de l’utilisateur, nous brassons de l’air en espérant qu’un jour cela soit utile. La collecte de données directement auprès de nos utilisateurs finaux est indispensable pour valider l’impact réel de notre travail.

Cela met en évidence des opportunités claires d’amélioration sur lesquelles nous sommes impatients de nous pencher. Néanmoins, il est crucial que le management s’engage pleinement dans ces changements. Sans leur participation active, les avancées nécessaires resteront hors de notre portée.


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